29 Juin Comment se prémunir des maladies tropicales?
En 2016, un homme de 39 ans a été hospitalisé à Montpellier après avoir été infecté par le virus Usutu. Premier cas jamais observé en France, l’homme avait développé cette maladie tropicale à la suite d’une piqûre de moustique Culex qui avait été contaminé par des oiseaux migrateurs. D’autres cas ont depuis été observés dans d’autres parties de l’Europe et notamment en Croatie et en Italie. Cet épisode malheureux qui avait conduit à une paralysie faciale du patient pourrait devenir de moins en moins isolée. Les maladies tropicales en effet n’ont désormais d’exotique que leur nom puisque ces virus jusqu’alors absents en France métropolitaine ont fait, depuis quelques années, une apparition remarquée.
Ainsi, outre le virus Usutu, plusieurs cas d’infection par le virus Zika ont été détectés sur des patients l’ayant contracté après des voyages. Mais plusieurs cas d’infections ont également été relevées sur des personnes les ayant contractées sur le territoire. On compte 11 cas de dengue dans l’Hérault en 2014, et 7 dans le Gard en 2015, ainsi que 17 cas d’infection par le virus chikungunya dans le Var en 2017. Cette propagation inquiétante des virus tropicaux trouve son origine tant dans l’augmentation des échanges et les connections entre les zones géographiques d’origines des maladies et l’Europe, que dans le dérèglement climatique. L’augmentation générale des températures, en effet, permet une acclimatation des virus d’origine en France et facilite leur diffusion. Par ailleurs, ces infections sont transmises à l’humain simplement par la piqure de moustiques ordinaire, comme le moustique Culex, à l’origine du premier cas de virus Usutu en France. Or ces moustiques prolifèrent dans le sud, où les températures élevées et la présence de points d’eau, en font un lieu de reproduction idéale.
Face à cette situation qui, si elle n’est pas encore alarmante, devient néanmoins préoccupante, il est opportun de diffuser les gestes afin de se prémunir contre ces maladies tropicales.
Les maladies tropicales sont impossibles à éradiquer, mais il est possible de limiter son développement. Ainsi en premier lieu, c’est une mission de prévention de l’aggravation de la propagation du virus et donc des moustiques qui doit être mise en œuvre. Ainsi le Ministère de la santé a annoncé le 30 avril une « surveillance renforcée » de l’insecte afin de ralentir sa progression et « limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole ». Pour cela, les habitants des régions à risque doivent principalement éliminer les gîtes larvaires à savoir les petites surfaces d’eau stagnante. Ainsi il est recommandé de vider par exemple les pots de fleurs et autres soucoupes après les périodes de pluie.
Dans la lutte contre la propagation des maladies tropicales et afin d’en contrer les effets en France, le biologiste médical joue un rôle primordial. Acteur majeur de la phase de dépistage, c’est lui qui apporte la preuve de la maladie. Or cette preuve indispensable doit surtout être apportée rapidement afin de pouvoir sauver la vie du patient infecté.