La mise en place de réseaux « en étoile » autour de plateaux techniques a permis de pérenniser des laboratoires de villes de qualité, en proximité avec les patients, y compris dans des régions enclavées.
A la différence de nombreux pays européens où les laboratoires de villes n’existent pas et où les prélèvements sont effectués par des médecins, leur assistant(e) ou des infirmières, la France conserve la qualité et l’expertise de biologistes de proximité.
La loi du 31 mai 2013 a consacré ce rôle majeur dans le parcours de soin du patient, dans le cadre de la réforme de la biologie médicale, notamment en rendant obligatoire l’accréditation des laboratoires de biologie médicale (LBM) par paliers, avant le 1er novembre 2020.
Les contours administratifs du secteur, ses obligations et le statut du biologiste ont de facto considérablement évolué pour offrir au patient une biologie de qualité et de proximité à coût égal sur l’ensemble du territoire.
Dans toute la France, et à une distance raisonnable de son domicile, tout patient peut trouver un laboratoire pour effectuer un prélèvement et rencontrer un biologiste qui sera en mesure de lui dispenser des conseils de santé ou de l’aider à mieux comprendre ses examens biologiques.
Aujourd’hui, 95% des résultats d’analyse de la biologie de routine sont transmis aux patients et aux praticiens, en moins d’une demi-journée, en moyenne.
La qualité de l’enregistrement de la prescription et des données patients, la proximité du lieu de prélèvement du patient et du plateau technique, conjuguées avec des moyens de transport adaptés et adaptables, optimisent « le parcours du tube » jusqu’aux automates d’analyses.
La traçabilité est également un enjeu majeur pour garantir les conditions de température, le trajet, et enfin, la réalisation optimale de l’analyse.
Enfin, un saut technologique a été accompli grâce à la robotisation et aux progrès de l’informatique qui permettent désormais, le traitement de plusieurs milliers de tubes en des temps record.
Grâce à l’accréditation et à l’automatisation au sein des plateaux techniques, le patient a obtenu plus de qualité, de sécurité et de performance pour son examen biologique. Cette concentration de moyens permet de délivrer les résultats plus rapidement, y compris les analyses les plus rares et les plus complexes.
Dès qu’il s’agit d’urgence, la biologie médicale entre en jeu pour accompagner le pronostic et le diagnostic du clinicien, afin de délivrer les soins vitaux les plus appropriés et sauver des vies.
Cette obligation de performance impose des règles drastiques, un fonctionnement optimisé et prioritaire, ainsi que des échanges permanents avec les services des hôpitaux et des cliniques.
Pour cette raison, la biologie clinique est, le plus souvent, intégrée dans l’enceinte de l’établissement de soins d’urgence, au plus près des patients, offrant un fonctionnement adapté à l’activité et ouvert 24/24 et 7/7.
En l’absence d’intégration, c’est la biologie délocalisée qui prend le relais, notamment en implantant des automates connectés directement dans les services et utilisables par le personnel habilité de l’établissement. Dans ce cas, la validation reste sous la responsabilité du laboratoire.
Aujourd’hui, aucun établissement de soins disposant d’un service d’urgence ne peut se dispenser de la proximité d’un laboratoire d’analyse médicale (interne ou externe), connecté aux différents services, au travers d’un serveur de résultats.
La biologie intervient dans des domaines cliniques très vastes qui varient selon les établissements de soins, comme le service des urgences, la réanimation, la maternité, l’assistance médicale à la procréation, la chirurgie orthopédique, la gastro-entérologie, l’urologie ou la dialyse… Ces différents domaines font appel à des expertises métiers qui s’appuient sur des automates d’analyses de plus en plus performants, en termes de fiabilité d’analyse, mais également de rapidité d’exécution.
Enfin, grâce aux technologies actuelles, un bilan biologique urgent peut être délivré en une demi-heure.
La biologie médicale est proche du patient à toutes les étapes de sa vie.
Dès le désir d’enfant et de la phase périnatale, l’accompagnement biologique des parents est essentiel. Détecter en amont des risques de transmission au moment de la grossesse, est devenu courant.
Quand un enfant naît, grâce au séquençage génomique, le biologiste pourra indiquer aux parents les prédispositions de l’enfant pour des maladies telles que le cancer.
Certaines analyses permettront de dépister au plus jeune âge des maladies insoupçonnées comme l’hémochromatose, de les accompagner par un traitement et de les guérir, en évitant des complications et des traitements difficiles à l’âge adulte.
A l’adolescence, moment de la vie souvent marqué par les conduites à risques, la biologie va permettre de « mesurer » ces excès et de contribuer à les prévenir.
Plus que jamais, le rôle d‘« éducation à la santé » du biologiste trouve son utilité à ce moment clé, qu’il s’agisse des habitudes alimentaires ou/et de vie (activité physique, sommeil, tabagie, alcool, drogue…) du jeune adulte.
Les analyses à cet âge sensible vont également permettre d’alerter et d’accompagner les risques pour les maladies sexuellement transmissibles.
L’âge adulte, au-delà de la période périnatale, des accidents et de maladies qui peuvent survenir, offre moins, d’occasions d’agir en prévention pour le biologiste, sinon en synergie avec le médecin.
Les campagnes de dépistage (hémochromatose, col de l’utérus, colorectal, prostate, diabète…) auprès des seniors de plus de 50 ans permettent de diagnostiquer de manière plus précoce des pathologies, de les accompagner par un traitement adapté et d’éviter certaines complications.
La période de vieillesse, après 65 ans, est le début d’un processus de suivi régulier et indispensable à la permanence des soins et à l’efficacité des traitements.
Aujourd’hui indispensable au médecin, la biologie médicale lui fournit des informations extrêmement précises qui vont lui permettre d’améliorer la prise en charge du patient et de le conseiller dans son parcours de soins. Elle lui permet de lire ce qui n’est pas visible à l’œil nu ou par le diagnostic classique.
Des études montrent que, dans 60 à 70% des cas, la prise de décision médicale s’appuie sur les résultats d’analyses de biologie médicale.
Elle intervient à différents niveaux :
Les progrès de la biologie médicale au fil des années permettent, grâce à de nouveaux examens :
Avec la généralisation du séquençage du génome, le profil génétique ou le génotype est de plus en plus précis à la naissance, et même avant, dans le cadre du diagnostic prénatal, permettant de dépister des pathologies, telles que:
Aujourd’hui, la biologie médicale permet aussi d’identifier des prédispositions génétiques à une maladie, en particulier en cancérologie (ex. le cancer du sein avec l’identification chez la patiente de mutations BRCA1, BRCA2). Ce type de tests permet d’assurer une meilleure surveillance des familles à risque.
Préventive, prédictive, personnalisée et participative, les progrès scientifiques rendent la biologie toujours plus performante.
Le patient va pouvoir désormais mieux appréhender, comprendre, « gérer » ses prédispositions biologiques, tout au long de sa vie.
Son état de santé n’est plus une fatalité.
A partir de son bilan biologique, chaque patient est davantage en capacité de contrôler sa santé. Grâce à des indicateurs multiples sur ses aptitudes physiques, son métabolisme nutritionnel, il peut désormais connaître les activités et l’alimentation les plus adaptées à son profil.
Acteur majeur de la prévention, la biologie est devenue le « tableau de bord » de la santé du patient pour lui offrir la capacité de vivre mieux et plus longtemps.
La recherche fondamentale, la biologie moléculaire, l’intelligence artificielle et la robotisation, vont donner naissance à de nouvelles innovations en biologie pour détecter, dépister et guérir le patient du futur…Grâce à ces nouvelles découvertes, la biologie médicale va permettre de faire reculer le vieillissement, la maladie et la mortalité.
Ainsi, de grands progrès restent à accomplir, par exemple en épigénétique pour comprendre la modification de l’expression des gènes liée à l’influence de l’environnement et comment elle pourrait constituer un facteur déclenchant pour des maladies comme l’asthme, les maladies cardiovasculaire ou le diabète.
De même, l’identification de l’ensemble des parties codantes du génome pourrait influer sur la connaissance des causes du déclenchement et de l’évolution de nombreuses maladies, telles que la Maladie de Crohn.
Le progrès va également dans le sens de plus de « confort » et de sécurité du patient en évoluant vers davantage de tests non invasifs.